Cuivres éclatants, rythmes bondissants, synthétiseurs fous : retour en images sur la déferlante britannique Madness, par laquelle le ska punk a conquis la pop.
Une bulle euphorique qui fait le pied-de-nez aux tragédies sociales et au contexte politique tendu de l'Angleterre thatchérienne. De 1979 à 1986, le groupe Madness enflamme les scènes et les cœurs avec sa fusion délirante de punk anglais hérité des Sex Pistols et de blue beat, l'appellation générique qui regroupe le shuffle, le ska, le rocksteady et le reggae popularisés par l'immigration jamaïcaine. "One Step Beyond", "Our House", "Night Boat to Cairo"… : égérie du jeune label 2 Tone Records aux côtés de The Specials, Madness pond des tubes au kilomètre et fait souffler un vent de folie dans les oreilles anglaises, à grands coups de danses désarticulées, de rythmes bondissants, de clips déjantés et d'énergie scénique. La police et les secours, appelés par des habitants terrifiés par un tremblement de terre en cours, évacueront ainsi trois immeubles londoniens… avant de découvrir qu'il ne s'agissait que d'un concert des nutty boys ("gamins débiles", l'un de leurs surnoms).